Le
Groupe Socialiste de l’Assemblée Nationale a décidé hier matin, en amont
de l’examen par l’Assemblée du projet de loi de réforme territoriale,
de présenter une nouvelle carte des régions françaises en fusionnant
notamment l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne.
Ce
choix politique des députés socialistes vient contredire l’ensemble des
réflexions et travaux qui ont été menés depuis plusieurs semaines.
Soucieux de saisir l’opportunité de renforcer la décentralisation et la
lisibilité de l’action publique, les élus alsaciens avaient rejeté
l’idée du statu quo.
- d’une part l’option de la mise en place
du Conseil d’Alsace par la fusion du Conseil Régional et des Conseils
Généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin a été proposée,
- d’autre
part le projet de fédérer l’Alsace et la Lorraine proposé par le
Président de la République et le Premier Ministre a fait l’objet
d’échanges et de demandes de précisions.
Tout a été remis en cause !
C’est une nouvelle option qui a été retenue, sans
concertation, guidée par les intérêts particuliers de certains
responsables socialistes.
Cette position est totalement inacceptable.
D’abord, cette vision aboutira immanquablement à dénaturer le
rôle même de la Région, telle qu’elle existe aujourd’hui. La
collectivité régionale perdrait son caractère indispensable de
proximité et la connaissance des territoires par les élus.
Ensuite, elle porte en elle un risque majeur pour le statut de capitale de Strasbourg.
Aussi, les élus de la Majorité alsacienne s’opposent fermement
et unanimement à la proposition du groupe socialiste de
l’Assemblée.
Ils en appellent au Gouvernement pour respecter le
travail fait dans les territoires et favoriser un véritable dialogue,
auquel il s’était par ailleurs engagé. Faute de quoi, cela pourrait
être, une nouvelle fois, perçu à juste titre par nos concitoyens comme
un désintérêt pour l’Alsace pour des raisons uniquement politiciennes.
Les élus alsaciens vont continuer, dans le cadre du travail
parlementaire sur ce premier texte, mais aussi sur le second relatif
aux compétences et qui sera examiné à la rentrée, à se battre
pour porter une vision cohérente et efficace de la
décentralisation.
Aujourd’hui, face à cette nouvelle donne qui
nous est imposée, celle-ci passe d’abord par la question clés des
compétences et des moyens, ainsi que par la réactivation du projet de
Conseil d’Alsace.
Ils rappellent aussi aux élus de la majorité
présidentielle que l’intérêt de Strasbourg et sa place de capitale
européenne et régionale et la défense de l’Alsace méritent
autre chose que des postures partisanes. Ils invitent ces élus à
se mobiliser aux côtés de la majorité alsacienne, pour faire valoir les
intérêts de notre région.
Philippe Richert, Président du
Conseil Régional d’Alsace, Guy-Dominique Kennel, Président du
Conseil Général du Bas-Rhin
Jean-Louis Christ, Laurent
Furst, Arlette Grosskost, Francis Hillmeyer, Antoine Herth,
Patrick Hetzel, Frédéric Reiss, Jean-Luc Reitzer, Sophie Rohfritsch,
André Schneider, Michel Sordi, Claude Sturni, Eric Straumann, Députés,
Françoise Boog, Francis Grignon, Fabienne Keller, André Reichardt, Esther Sittler, Catherine Troendlé, Sénateurs