12747 !
Oui 12747 !
Vous
avez été 12747 à signer et à m’envoyer la pétition que j’avais lancé pour
alerter le Président de la
République de l’opposition à laquelle se heurtait le projet
du Gouvernement de remettre en cause le droit d’option qui est le votre de
choisir le meilleur et surtout le plus avantageux système de protection
sociale.
Jamais
je n’aurais imaginé un tel impact de cette pétition relayée par mes collègues
parlementaires haut-rhinois mais également du Territoire, Doubs, du Jura, de
Savoie et de Haute-Savoie et de l’Ain.
Mon
premier mot sera pour vous dire merci ! Merci du fond du cœur pour votre
mobilisation et votre engagement qui nous a permis une démonstration de force
et d’unité face au Gouvernement et pas plus tard que ce mercredi à l’Elysée
face au Conseiller Social du Président de la République et au
Président de la République
lui-même.
Dès
2012, dans le cadre du projet de loi de finances de la nouvelle majorité, ce
droit d’option a été attaqué, considéré par certains collègues de la majorité
(socialiste) comme un privilège, une niche fiscale réservée à une catégorie de
la population jugée depuis Paris comme avantagée, voire privilégiée.
Sans
notre mobilisation et celle de Patricia SCHILLINGER, l’amendement de notre
collègue socialiste, Gérard BAPT, eut été adopté et le droit d’option aurait
été supprimé dès le 31 décembre 2012.
Cet
amendement a été retiré de justesse sous la pression de notre collectif de
parlementaires et des associations de travailleurs frontaliers dont le CDTF.
Un
rapport a été commandé par le Gouvernement pour gagner du temps et ses
conclusions nous ont été présentées le 25 septembre dernier.
Dès
ce moment, j’ai précisé que nous refusions de nous inscrire dans la logique de
ce rapport dont le but était d’étudier les modalités de sortie alors que nous
nous battions pour la pérennisation du droit d’option et pour rien d’autre.
Reçus
par Pierre MOSCOVICI, celui-ci nous a joué la tactique du « ce que je vous
propose, je l’ai arraché du Premier Ministre et de mes collègues ministres et
c’est nettement mieux que si c’était pire !
Le
pire était ce qui avait fuité à savoir un taux de cotisation d’environ 13% plus
une dose de CSG ! Soyez contents de ce que je vous propose : 6% entre
mai 2014 et le 1er juin 2015 et ensuite 8% et tenez vous bien sans
CSG !!!
Applaudissez
et rentrez chez vous »
Eh
bien non, Monsieur le Ministre, non, chers amis, nous ne sommes pas rentrés
chez nous et nous n’avons pas applaudi.
La CSG, c’est déjà réglé par la Cour de Justice de l’Union
européenne !
Et
les 6% et 8%, c’est ouvrir une boite de Pandore.
Qui
nous dit que demain pour boucher les trous, ce taux ne passera pas à 9%, 10%
voire 12%.
Qu’en
est-il du foyer fiscal ? Notamment lorsqu’un des conjoints travaille en
Suisse et l’autre pas ? Pas de réponse à cette question.
Qu’en
sera-t-il du rôle des parlementaires ?
La
réponse est très vite venue : on procédera par décret (c'est-à-dire :
on contournera le Parlement) et tous les amendements déposés à l’Assemblée ont
été rejetés par la majorité !
Qu’en
sera-t-il de l’impact pour l’économie locale ?
A
cette question précise, les inspecteurs m’ont cité le chiffre pour le seul
Haut-Rhin de 13 millions d’euros !
Autant
de moins, pour nos commerçants, nos artisans, nos restaurateurs, nos
familles !
Pourquoi
ne pas pérenniser ce droit d’option
comme nous le demandons ! Impossible dit le Gouvernement !
Faux !!!
Les
rapporteurs rappellent clairement en page 10 « que si le législateur
souhaitait prolonger le droit d’option il pouvait le faire en sollicitant
officiellement l’accord des autorités communautaires et suisses. »
Donc
c’était totalement possible. Ce droit d’option date de 2002 et courrait
jusqu’en 2009 et il a été prorogé par un amendement ACCOYER en 2007 et ce
jusqu’en 2014.
Ce
qui a été fait en 2007 pouvait l’être à nouveau en 2012 ou 2014 !
C’est
une évidence !!
On
nous parle d’inconstitutionnalité. D’abord, il s’agit d’un accord international
entre l’Union européenne et la
Suisse signée par le même MOSCOVICI et, d’autre part,
pourquoi le Conseil déclarerait ce dispositif anticonstitutionnel en 2013 alors
qu’il aurait pu le faire largement depuis 2002, encore plus en 2007, et qu’il
ne l’a pas fait.
Et
s’il le faisait au titre de l’égalité des citoyens devant la loi, il peut le
faire sur le statut des Français de l’étranger, pour le code minier, pour notre
droit local, pour les dispositifs de retraite entre le secteur public et le
secteur privé.
Voilà,
la réalité, tout le reste n’est que littérature et enfumage !
Chers
amis,
Le
combat continue ! Il va être dur car nous nous heurtons à une décision qui
n’est pas simplement d’ordre financier mais qui est devenu idéologique.
Nous
avons constitué un collectif de 32 parlementaires pour faire cause commune pour
vous défendre.
Nous
avons associé les élus locaux en leur
demandant d’adopter une motion de soutien en votre faveur.
Nous
avons mobilisé, et cela va continuer avec vous, car nos actions sont complémentaires.
Notre
mobilisation doit continuer et elle continuera.
Le
Gouvernement n’a pas le droit de casser une dynamique qui fait de nos régions
frontalières des régions moins frappées que les autres par le chômage, la
paupérisation et le malaise social.
Nous
continuerons à manifester à vos côtés notre opposition dans le calme, dans le
respect des institutions mais avec volonté et détermination.
Pour
nous, le combat continue ! Nous restons votre étendard et nous le portons
fièrement dans nos assemblées.
Vous
pouvez compter sur nous !
Vive
le travail frontalier !
Vive
le Haut-Rhin !
Vive
l’Alsace !