Je m’élève en faux contre les
déclarations de la Sénatrice du Haut-Rhin, Mme Patricia SCHILLINGER, qui juge la
réforme du libre choix de l’assurance maladie juste et inévitable.
Elle n’est pas juste parce
qu’elle se base sur un rapport à charge diligenté par le Gouvernement. Un
rapport dans lequel les travailleurs frontaliers apparaissent comme des nantis
ou des fraudeurs. Un rapport qui sous-estime la contribution frontalière et
évalue mal l’impact d’une telle mesure pour les départements concernés.
Contrairement à ce qui a pu être
dit, cette réforme n’est pas inévitable. Il est possible de maintenir la
situation en l’état. Il suffit d’une décision politique courageuse ! Pour
preuve, le rapport de l’IGAS stipule dans sa page 10 « Dès lors la
réouverture du droit d’option ne s’impose pas juridiquement. Néanmoins, si le législateur devait
estimer, en opportunité, sur la base de considérations d’ordre politique,
préférable de rouvrir celui-ci dans le cadre de la réforme, il conviendrait
alors de solliciter officiellement l’accord des autorités communautaires et
suisses… La France ne pourrait agir seule».
De même qu’invoquer une hypothétique censure du Conseil Constitutionnel
n’a aucun sens ! Pourquoi le Conseil Constitutionnel remettrait en
question le droit d’option lorsqu’il ne prend pas position sur le régime minier
ou sur le régime de l’assurance maladie des français de l’étranger ? Soyons
sérieux et arrêtons d’enfumer nos concitoyens !
La Sénatrice du Haut-Rhin,
ancienne travailleuse frontalière, considère aussi que les élus alsaciens
s’approprient cette thématique du droit d’option à des fins politiques.
Défendre le pouvoir d’achat de ses
administrés, lorsque les prélèvements obligatoires atteignent un taux record de
46 % du PIB, n’est pas de la récupération politique, mais une position de bon
sens et relève d’une volonté farouche de défendre les intérêts de ses
administrés.
Nos concitoyens sont étouffés par
les impôts !
Je rappelle que ces travailleurs
frontaliers participent à l’effort national de façon exemplaire à la faveur de
leurs revenus qui sont supérieurs à la moyenne nationale. Ils contribuent
largement à la volonté commune de redresser les comptes publics.
J’aurai souhaité de la part de
Patricia SCHILLINGER qu’elle fasse preuve de courage et qu’elle dénonce la
situation plutôt que de se réfugier derrière des éléments de langage du
Gouvernement.
Je suis d’autant plus surpris que
lors de l’annonce faite par le Gouvernement de vouloir supprimer le droit
d’option, en septembre 2012, elle était la première à s’en offusquer. Je la
cite : « j’ai fait valoir que la mesure était trop précipitée et que je refuserai de la voter » ou encore, … « un coup dur pour notre économie locale ». Ce sont les propos
de Mme SCHILLINGER, cités dans la presse régionale, en septembre 2012.
Pourquoi ce revirement ?
L’approche des élections
sénatoriales et l’obligation de suivre la direction du Gouvernement au risque
de ne plus avoir les faveurs du Parti ?
En politique, on existe, et on est
respecté, lorsque l’on fait preuve de courage et qu’on se bat pour ses idées !
J’associe à ce communiqué Mme Catherine TROENDLE, Sénatrice du
Haut-Rhin, ainsi que tous les parlementaires de l’opposition que si
reconnaitront dans mes propos.